Journal de bord d’un apiculteur : Printemps 2022, entre gelées et sécheresse
Ce printemps, les acacias ont souffert des fortes gelées du début de saison, jusqu’à -8°C à Pissos. Aussi, aucune transhumance n’a pu être envisagée. Tout comme certaines plantes sauvages, les fruitiers ont pâti de ce froid persistant au moment de la floraison, particulièrement en avril.
Paradoxalement, nos colonies ont démarré fort et rapidement, s’appuyant sur leurs provisions restantes de l’automne 2021, dont la callune avait rempli confortablement les corps avant l’hivernage.
Après le froid, une sécheresse de plusieurs semaines s’est installée, mettant chaque jour davantage en lumière les problèmes liés au dérèglement climatique.
Cependant, nous avons pu récolter un peu de miel de printemps (saules, aubépines). La bourdaine devrait suivre, toutefois elle ne fournit pas encore un apport régulier de nectar. La prochaine floraison devrait être la bonne.
Par choix et par éthique, nos colonies ne sont pas stimulées par apport de sirop (sucre manufacturé mélangé à de l’eau). Elles s’adaptent à ce qu’offrent les plantes environnantes et suivent naturellement les quantités de nectar issu des fleurs à leur disposition. Cela assure un miel pur, plus qualitatif, et permet d’avoir des populations d’abeilles en adéquation avec ce que la nature elle-même peut leur apporter. Une démarche qui évite le risque de se retrouver avec de très grosses colonies, qui, dopées au sucre, ne trouveraient plus assez de nourriture et finiraient par mourir de faim sans l’intervention humaine.
Caroline & Laurent