Quel plaisir ce printemps de constater la renaissance de la nature, après la terrible sécheresse de l’année précédente. Dans notre petite ferme familiale, les légumes du potager s’épanouissent et les arbres fruitiers, auparavant timides, laissent éclore leurs fleurs maintenant qu’ils n’ont plus peur des grandes gelées. Dans le poulailler, les poussins prennent leur envol, tandis que l’oie Amélia veille sur la basse-cour. La cane colvert, quant à elle, s’est envolée vers d’autres contrées, avec un mâle sauvage qui passait par-là.
Au rucher, l’ambiance est un peu plus studieuse. Depuis quelques jours, nos colonies de bord de Leyre ramènent du nectar de bourdaine et à les observer travailler, elles ont fort à faire.
Quelques-unes de nos ruches ont voyagé vers les Landes montoises, là où se côtoient acacias et châtaigniers. C’est dans une prairie verdoyante, où les oiseaux chantent à tue-tête, où des senteurs de fleurs sauvages embaument l’air, que nous avons placé nos colonies.
Rien de plus apaisant que de casser la croûte sous les chênes, à écouter religieusement les butineuses s’affairer. Dans ce moment, nul besoin de mots, seulement l’envie de s’imprégner de cette quiétude.
Pour la première fois depuis cinq ans, nous avons récolté du miel d’acacia ! Quelle émotion d’extraire ce miel presque transparent, à la saveur si douce et sucrée ! Quelle belle récompense après des moments de doute, à guetter vaillamment chaque tentative d’essaimage, la fatigue au creux des reins mais l’espoir au fond du coeur.
Caroline & Laurent
